Bruno Ecuele Manga, l’ancien défenseur central emblématique des Girondins de Bordeaux, s’est confié à Brut Afrique sur son enfance au Gabon. Un parcours marqué par les sacrifices, la persévérance et un amour inconditionnel pour le football, souvent en désaccord avec les attentes paternelles.
Bruno Ecuele Manga a grandi avec son frère cadet sous l’autorité d’un père maçon, exigeant et célibataire. Pour lui, seule l’école comptait, bien plus que le football entre amis. « Son mot d’ordre, c’était l’école, rien d’autre », résume aujourd’hui le défenseur. Mais comme tout enfant passionné, Bruno faisait preuve d’une détermination sans faille :
Dans l’enfance, on est souvent têtu (sourire). On joue au foot, et avant de rentrer on essaie de se nettoyer les pieds pour ne pas que papa sache qu’on a joué… C’était un peu comme ça.
Aujourd’hui père à son tour, Bruno Ecuele Manga mesure le chemin parcouru et comprend mieux les choix de son père. L’instabilité financière liée au métier de maçon rendait le quotidien difficile. Parfois, le strict nécessaire manquait :
Aujourd’hui, en tant que père, je comprends mieux ce que vivait le mien. Seul pour élever deux garçons, il faisait comme il pouvait. Maçon, il travaillait par intermittence, parfois plusieurs mois sans revenus. On manquait souvent, mais riz et huile restaient essentiels. Vers mes 8-10 ans, j’ai connu ces difficultés, au point de faire une année blanche faute d’argent pour l’école. Les grands du quartier m’aidaient parfois avec un peu d’argent, que je préférais garder pour acheter de quoi manger plutôt que prendre le taxi.
Le parcours de Bruno Ecuele Manga est un témoignage puissant de résilience et de courage. De ses terrains de fortune au Gabon à sa carrière professionnelle, il a su transformer les difficultés de son enfance en une force inépuisable.